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samedi 15 septembre 2012

L'eutrophisation: la dégradation de la qualité de l’eau causée par l’homme et les moyens de l’éviter (partie 2)



Photographie prise par Michel Lamontagne, président de l'associations des riverains du GLSF secteur sud, le 24 août 2012  
Aujourd’hui, on ne parle plus de l’eutrophisation comme d’un processus naturel, mais plutôt comme d’un processus de dégradation de la qualité de l’eau causé par l’activité humaine. Il importe donc de faire une distinction entre l’eutrophisation naturelle et l’eutrophisation causée par l’homme aussi appelée l’eutrophisation anthropique.

Le processus en tant que tel est le même, et la séquence d’évènements vue dans le précédant blogue s’applique. Par contre, avec l’activité humaine, au lieu d’avoir lieu sur des milliers d’années, on peut maintenant s’attendre à observer l’eutrophisation d’un lac sur une période de temps beaucoup plus courte (dizaines à centaines d’années). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on parle souvent de « vieillissement prématuré » plutôt que d’eutrophisation. Le niveau trophique d'un lac est d'une certaine manière une indication de la santé de ce dernier.

Source: http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/methodes.htm

L’impact de l’homme 

Plusieurs de nos habitudes de vie affectent directement le cours normal des choses. Parmi les facteurs causant une accélération de l'eutrophisation, nommons seulement l'apport en éléments nutritifs tel le phosphore et l'azote. Ces éléments peuvent provenir de sources variées tel l'usage domestique (engrais, détergent, installation septique...), de pratiques agricoles inadéquates (usage abusif de fumiers et d'engrais...), des rejets industriels, etc. À titre d’exemple, la concentration en phosphore des eaux usées domestiques peut être 1000 fois plus concentrée que dans l’eau d’un lac en santé. Imaginez donc l’impact que peuvent avoir des installations septiques non conformes sur la qualité de l’eau d’un lac, et ce sans compter les risques de contamination par les coliformes fécaux (bactérie E. coli par exemple) des eaux avoisinantes.
 
Une petite parenthèse au sujet des cyanobactéries

Comme nous l'avons vue précédemment, le surplus de phosphore est l'une des causes importantes de l’eutrophisation. Cependant, il est aussi corrélé à la prolifération des cyanobactéries et donc aux épisodes de fleurs d'eau. Les cyanobactéries sont des bactéries qui effectuent, comme les plantes, la photosynthèse. Quand elles sont présentes en trop grand nombre, en plus de dégager une odeur très désagréable et de donner un aspect repoussant à l'eau, elles peuvent aussi causer des problèmes de santé en cas de contact ou d'ingestion d'eau contaminée. Certaines cyanobactéries sécrètent des toxines (cyanotoxines) pouvant, dans des conditions particulières, causer de graves problèmes de santé. Notons que l'eutrophisation anthropique des lacs et la prolifération des cyanobactéries sont deux phénomènes inter-reliés qui peuvent donc être prévenus en mettant en place les mêmes correctifs et en adoptant les mêmes «bonnes habitudes» riveraines.
Prolifération de cyanobactéries sur une rive du Lac Roxton à Roxton-Pond au cours de l'été 2009
Pour en apprendre plus au sujet des cyanobactéries, vous pouvez consulter les liens suivants:

Contrer l'eutrophisation : Les mesures à adopter et les comportements à éviter

Si l'homme, par ses activités, est responsable du vieillissement prématuré des lacs mais aussi de la prolifération des cyanobactéries, il possède aussi la solution au problème. Pour contrer l'eutrophisation, il faut réduire d'une part l'apport en éléments nutritifs et d'une autre part limiter l'apport en sédiments. Pour ce faire, les solutions et les mesures à mettre en place sont variées. Dans le cadre de ce blogue, nous aborderons les mesures pouvant être entreprises à l'échelle domestique.

1- Diminuer l’usage de phosphore

Une partie de la solution passe par la sensibilisation des riverains et de la population en général, à adopter des comportements sains et respectueux de l'environnement. Une manière simple et peu coûteuse de faire sa part est de diminuer la quantité de phosphore, ou de phosphate, utilisée par la maisonnée. Pour y parvenir, on peut simplement utiliser des détergents sans phosphate et éviter d'utiliser de l'engrais sur les terrains riverains. Certains de ces « comportements sains » sont abordés dans un blogue intitulé « Des comportements pour un lac en santé »Cependant, il est important de noter que ces mesures ne sont qu’une partie de la solution. En effet, ces gestes n’empêchent pas le phosphore et les autres éléments nutritifs utilisés par la maisonnée et rejetés dans l’environnement d’atteindre le lac.

2- Éviter et contrôler les rejets et le ruissellement
En effet, il est évident que le meilleur moyen d’éviter de rejeter du phosphore dans nos lacs est de ne pas en utiliser. Malheureusement, il est pratiquement impossible de ne pas en consommer (produits ménagers …) ou d’en produire (urine…). Il faut donc trouver un moyen pour éviter que le phosphore et les autres nutriments utilisés et produits soient déversés dans le lac. 

Deux aspects sont particulièrement importants : l’entretien des fosses septiques et le contrôle du ruissellement. Les deux mesures présentées ici demandent bien sûr un investissement financier qui peut être important. Cependant, ce sont aussi des mesures qui, en combinaison avec la diminution de l’usage domestique du phosphore, ont le plus de chance de régler ou de limiter le problème de l’eutrophisation à l'échelle domestique. Comme nous le verrons, dans les deux cas, les mesures à adopter sont encadrées par un règlement coercitif.

  • Installations septiques:
    Certaines résidences ne sont pas connectées au réseau municipal d'égout. Le traitement des eaux usées de ces résidences se fait donc grâce à des installations septiques. Une installation septique défaillante peut rejeter des quantités importantes d’eaux usées dans le milieu riverain et donc avoir un impact important sur la qualité de l'eau. Dans une autre optique, les risques de contamination de l'eau par des coliformes fécaux et les problèmes de santés associés sont aussi importants. Ainsi, les installations septiques doivent se conformer à certaines normes. Les personnes intéressées à en apprendre davantage au sujet de ces normes sont invitées à consulter le blogue suivant : « Installation septique et qualité de l’eau, l’affaire de tous les riverains! »Dans la même lancée d’idée, les rejets des embarcations nautiques doivent aussi être contrôlés. À ce sujet, je vous invite à consulter le lien du dossier « Rejets, plus jamais! » et de la revue des riverains 2005
  • La ceinture de protection riveraine :
    Un autre exemple de mesure de protection qui est encadré par un règlement coercitif est celui de la bande riveraine. Une bande riveraine adéquate contribue à limiter le ruissellement, à absorber une partie des éléments nutritifs en excès dans le sol et à protéger la rive de l'érosion. Ce thème sera abordé en détail dans le prochain blogue. Je vous invite donc à revenir la semaine prochaine pour la suite.

À Suivre…
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