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mardi 3 avril 2012

Impacts de la déviation de la Route 112 sur le Chemin du Barrage

par Normand Baker

En plus des travaux visant à fournir de l’eau potable aux citoyens de Thetford-Mines,  le Chemin du Barrage a subi les impacts de la déviation du trafic lourd en raison du détournement de la Route 112. Nous avons pu constater deux impacts majeurs, soit un épandage de sels déglaçant en grande quantité et la dégradation importante  de la qualité de la route.


En collaboration avec les autorités de notre municipalité, nous avons demandé une rencontre rapide avec les représentants du MTQ. Cette rencontre n’a finalement eu lieu que le 29 mars dernier. Elle s’adressait aux représentants de la municipalité et j’ai pu y assister à titre de représentant de l’ARC. Ce fut une rencontre fort intéressante et des plus instructives. Je dois souligner ici que le MTQ a fait preuve de professionnalisme, d’ouverture et d’un esprit de collaboration  envers la situation difficile engendrée par la déviation de la Route 112. J’avais été avisé que le MTQ voulait avoir en main toutes les données avant de rencontrer nos représentants.  Je dois avouer que, même si cela a pris un certain temps, cela en valait la peine.

En prenant connaissance de la procédure d’épandage de sels déglaçant que le MTQ appliquerait sur le Chemin du Barrage, j’ai rapidement réagi pour trois raisons. La première étant que la quantité de sels prescrite pouvait, à mes yeux, entraîner la pollution de certains puits, la pollution du lac et peut-être même la destruction de certains systèmes d’épuration des eaux usées constitués de biofiltre tels Écoflo et Bionest. Ces systèmes ne tolèrent pas les sels. Suite au signalement que j’ai fait à notre municipalité, les autorités de celle-ci ont avisé le MTQ de la situation. C’est alors que celui-ci a entrepris une série de démarches visant à documenter la situation et à nous faire connaître les modalités de réclamation advenant le cas où des dommages pouvaient être constatés.


Installation septique Écoflo
Puits de surface



Étude de l’impact sur le lac

Une étude a été réalisée en partant de l’hypothèse improbable que 100% des sels déversés se retrouvent dans le lac. Selon cette méthode, la norme acceptable de chlorures qu’on pourrait retrouver dans les eaux se jetant dans le lac ne devrait pas dépasser 100mg/l. Six échantillons ont été prélevés  à six endroits différents la journée du 20 mars, journée où la fonte des neiges était importante donc ayant un potentiel de retrouver une quantité importante de chlorures dans les échantillons. Trois prélèvements ont été réalisés dans des ruisseaux se jetant dans le fossé du Chemin du Barrage, deux dans le fossé lui-même et un au pont de la Rivière de l’Or.

Les résultats obtenus ont varié de 1 mg/l à 11 mg/l soit de 100 à 10 fois en bas de la norme acceptable. On n’a pu prélever des échantillons dans le lac lui-même en raison de la présence des glaces. Les normes fédérales concernant la vie aquatique sont de 120 mg/l pour une exposition de longue durée et de 640 mg/l pour une exposition de courte durée. Avec les résultats d’échantillonnage obtenus précédemment, il est impossible qu’on dépasse de tels résultats en raison du grand volume d’eau qui circule dans le lac. Ces résultats nous démontrent donc qu’il n’y a relativement aucun  impact significatif sur le lac dû à l’épandage de sels déglaçant.

Suivi de la qualité de l’eau des puits

Concernant l’impact potentiel sur la qualité de l’eau des puits, le MTQ a réalisé durant l’hiver un inventaire des puits sur l’axe routier rang 6 et Chemin du Barrage. 178 puits ont été répertoriés et 73 de ces puits ont été échantillonnés, d’ailleurs les propriétaires de ces puits ont reçu les résultats de cette analyse. Cet inventaire a permis d’obtenir de l’information sur la qualité de l’eau souterraine du secteur et son mode d’approvisionnement (puits de surface ou puits artésien). À la lumière de l’information recueillie, les puits du secteur apparaissent pour la plupart relativement bien protégés, donc peu susceptibles d’être affectés de façon significative par les sels déglaçant.

Au cours du printemps 2012, certains puits seront à nouveau échantillonnés afin de mesurer l’impact des sels déglaçant. Une attention particulière sera portée aux puits de surface plus susceptibles d’être affectés. Il y en aurait environ une quinzaine. C’est au printemps, suite à la fonte des neiges, qu’on peut remarquer une hausse des chlorures dans l’eau des puits. Les puits de surface étant plus perméables ont cependant l’avantage de leur inconvénient, c’est-à-dire qu’ils se régénèrent aussi plus rapidement.
Impacts sur les biofiltres

Concernant l’impact de la présence de chlorures dans les biofiltres des systèmes d’épuration des eaux usées, il semblerait que la norme serait très élevée mais le chiffre exact n’était pas disponible au moment de la rencontre. Les probabilités que ces systèmes soient affectés par l’épandage de sels déglaçant ne seraient pas très grandes.

Procédure de réclamation au MTQ

Si un riverain croit subir un problème avec son puits dont la cause serait reliée à l’épandage de sels déglaçant, il peut alors présenter une réclamation au MTQ. Pour connaître en détails la procédure, je vous invite à contacter le bureau du MTQ de Thetford. Avant de faire une réclamation, vous devrez faire effectuer une analyse des chlorures dans votre eau de puits. Cette analyse ne coûte qu’une quinzaine de dollars environ.

À noter que la procédure de réclamation vaut aussi pour tout autre dommage qui aurait été causé par les activités d’entretien tel que détérioration d’une haie de cèdres.

Un dernier irritant à régulariser

Il demeure une dernier irritant à régulariser. C’est celui  de l’épandage des sels déglaçant combinés à un abrasif boueux. Cet hiver nous avons subi des inconvénients majeurs dus au fait que l’entrepreneur, voulant assurément bien faire, a nettement exagéré tant dans la quantité que dans la fréquence de l’épandage. Cela a fait en sorte que nous avons dû composer avec le fait de circuler dans une boue salée presque tout l’hiver et cela sans réelle justification. La surface du chemin a été presque constamment mouillée alors que dès que nous  sortions de son axe nous nous retrouvions sur un chemin sec. J’ai interrogé le MTQ à ce sujet et la responsabilité de l’entrepreneur est du ressort de notre municipalité. Je souhaite donc que notre municipalité fasse le nécessaire afin de nous éviter une telle situation au cours des prochains hivers. Si vous considérez cette situation inacceptable, n’hésitez surtout pas à le faire savoir aux représentants de notre municipalité afin qu’on apporte les changements nécessaires.

La détérioration du chemin

L’autre impact majeur de la déviation du trafic lourd est sans contredit la détérioration de notre route. Le passage de ces poids lourds a grandement affecté la structure même de cette voie de circulation. Le MTQ prend très au sérieux cette situation et tente d’en minimiser les effets. Il faut d’ailleurs souligner leur grande collaboration à ce niveau. Dès qu’une situation anormale leur est signalée, le personnel d’entretien s’affaire à réparer rapidement la route.


M. Carol Chayer du MTQ nous a par ailleurs confirmé que des sommes importantes seraient consacrées à la réparation du Chemin du Barrage. En plus d’une nouvelle couche de bitume, les secteurs présentant des anomalies importantes seront réparés. Ces travaux nous apporterons donc un soulagement certain. D’un autre côté, il faudra s’attendre à ce que la circulation soit perturbée par tous ces travaux, situation qui risque de se répéter pendant quelques années.




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