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mardi 5 juillet 2011

Compte-rendu de l'Assemblée générale annuelle de l'ARC du 3 juillet

Photo prise avant le début de l'Assemblée. Debout : Marcel Gaumond, président et Donald Carter, membre du comité  "Terrain communautaire du Grand lac Saint-François"

Le 3 juillet dernier avait lieu l’Assemblée générale annuelle de l’ARC, à l’hôtel de ville de St-Joseph-de-Coleraine. Pas moins de 55 membres étaient présents!

À l’ordre du jour, il y avait bien sûr plusieurs dossiers importants, dont certains prioritaires. Parmi ceux-ci, notons le Centre du terrain communautaire ainsi que le projet d’ensemencement dans le Grand lac Saint-François (GLSF). La prise d’eau de la ville de Thetford Mines, la piste cyclable et le niveau des eaux du lac (que nous avons malheureusement dû écourter par manque de temps), sont quelques-uns des points forts de l’Assemblée annuelle. J’en profiterai donc, dans le blogue de cette semaine, pour détailler les principaux points de l’Assemblée et résumer plus en détail ceux que nous avons dû écourter à cause de l’échéance très serrée que nous avions.

Nous avions aussi invité plusieurs personnes, notamment René Charest du Regroupement pour la protection du Grand lac Saint-François (RPGLSF), Luc Major et Julie Royer, biologistes du MRNF, ainsi que Roger Lamothe et Paul Addy de l’Association des riverains du Grand lac St-François (ARGLSF).

Regroupement pour la protection du Grand lac Saint-François (RPGLSF)

Après la présentation de l’ordre du jour et le mot du président, René Charest est venu nous présenter le Regroupement pour la protection du Grand lac Saint-François (RPGLSF). Ce regroupement est né d’une volonté commune d’améliorer la qualité de l’eau du GLSF et il est constitué de plusieurs organismes et associations, notamment le Parc Frontenac, l’UPA, le MAPAQ, le COGESAF, la ville de Thetford Mines, les cinq municipalités régionales et j’en passe. C’est donc dans l’optique d’augmenter la portée des actions, d’améliorer les résultats et de mettre en commun nos énergies qu’est né le Regroupement.

La mission du RPGLSF est donc :
  • Favoriser la coordination et la mise en commun des énergies et compétences des intervenants locaux et régionaux afin de favoriser et de faciliter la mise en place de projets de conservation et de mise en valeur du Grand lac Saint-François, dans une perspective de bassin versant;
  • Mettre de l’avant des projets qui permettront d’améliorer l’intégrité écologique du lac et sa mise en valeur;
  • Être le porte-parole officiel du lac.
M. Charest, après avoir résumé brièvement en quoi consistait le RPGLSF, nous a donc présenté le Plan d’intervention en développement durable au Grand lac Saint-François.

Dans la progression du Plan d’intervention, le RPGLSF a connu trois périodes depuis 2005 :
2005-2007 : création du regroupement
2007-2010 : réflexion et réalisation du plan
2010-2011 : mise en oeuvre du plan
Le Grand lac Saint-François
Le Plan d’intervention en développement durable au Grand lac Saint-François peut se résumer ainsi :
Enjeu 1 : Qualité de l’eau et biodiversité
Orientation 1.1 Assurer la qualité de l’eau du GLSF
Orientation 1.2 Protéger et restaurer la biodiversité du GLSF
Enjeu 2 : Mise en valeur économique durable du GLSF, dans le respect de sa capacité de support
Orientation 2.1 Préserver et valoriser le potentiel du GLSF pour le récréotourisme de «faible impact»
Enjeu 3 : Santé publique et qualité de vie de la population
Orientation 3.1 Protéger la santé et la sécurité du public
Orientation 3.2 Développer au sein de la population locale un sentiment de fierté et d’intendance envers le GLSF
Enjeu 4 - Mise en oeuvre et pérennité du plan d’intervention

La vision du RPGLSF résume bien les raisons d’être et les objectifs du regroupement :
« Les riverains et utilisateurs du Grand lac Saint-François bénéficient, aujourd’hui et demain, d’un lac en santé et accessible, sur lequel veille une communauté concertée et engagée en développement durable ».

Le Centre du terrain communautaire


Ensuite, l’assemblée a présentée les membres du comité responsable du projet de Centre sur le terrain communautaire soit, Pierre Bolduc (réalisation du projet et financement), Donald Carter (plan d’aménagement paysager), Normand Baker (nettoyage du terrain), Michel Sirois (reboisement) et André Pomerleau (pavillon).
De gauche à droite : Marcel Gaumond, Michel Sirois, Normand Baker, André Pomerleau, Pierre Bolduc et Donald Carter, du Comité "Terrain communautaire du Grand lac Saint-François"
En ce qui concerne le financement, Pierre Bolduc nous a expliqué qu’il en coûterait environ 150 000 $ (financé par diverses fondations, organismes et gouvernements) et 5 000 $ annuellement. Ensuite, Donald Carter a présenté à l’assemblée le plan d’aménagement paysager effectué par monsieur Edmond Rossbach, un belge habitant au Québec depuis de nombreuses années, qui a reçu beaucoup de distinction et qui a conçu entre autres le parc national Forillon et travaillé pour la Commission de la Capitale nationale (M. Rossbach apparaît sur une photo du blogue de la semaine du 20 juin: "Sondage sur le projet de Centre/Terrain communautaire du GLSF").
Le plan d'aménagement d'Edmond Rossbach
En ce qui concerne le nettoyage du terrain, Normand Baker nous a expliqué que le nettoyage commencerait bientôt, toutes les reliques de la piste d’hébertisme, qui représentent un danger, seront enlevées. Cette première phase de nettoyage se poursuivra à l’automne 2011. Pour la deuxième phase, il faudra avoir un plan définitif d’aménagement de l’ensemble du projet. Ce n’est qu’après que nous pourrons décider des opérations à effectuer, des ressources pour les réaliser et enfin de son échéancier.

Pour le reboisement du terrain, le projet va s’inspirer de l’aménagement écosystémique (état naturel de l’écosystème en limitant les impacts des perturbations humaines sur l’écosystème). Le choix des espèces à reboiser sur le terrain de l’ARC vise à rétablir les espèces présentes avant l’ère industrielle dans le paysage forestier de la région. Le choix des espèces est : le sapin baumier, l’épinette blanche ou rouge, l’lérable rouge, le mélèze laricin, le thuya occidental (cèdre), le bouleau jaune, le frêne noir et l’orme d’Amérique. Pour le pavillon du Centre, comme vous le voyez sur l’image qui suit, il sera composé d’une partie fermée et d’une partie à aire ouverte. Il sera aussi construit en respectant les normes des bâtiments écologiques.
Agrandissement du plan d'aménagement d'Edmond Rossbach, pour la section concernant le pavillon du Centre

Croquis du pavillon du terrain communautaire
Résultats du sondage sur le Centre du terrain communautaire

Puisqu’il est aussi important d’avoir l’appui des riverains du GLSF, un sondage avait été effectué auprès d’eux à la fin juin 2011. Nous avons profité de l’Assemblée annuelle pour présenter les résultats de ce sondage (50 répondants en date d'aujourd'hui).

À la question «Êtes-vous d'avis que le Terrain communautaire est un site que nous devons protéger comme espace vert, conformément aux objectifs de notre projet de Centre et aux fins que lui assigne le Ministère des ressources naturelles et de la faune?», 93,3% des répondants au sondage ont dit être «oui».

À la question «Êtes-vous entièrement d'accord avec les démarches entreprises par votre association (l'ARC) pour réaliser le projet de Centre sur le Terrain communautaire?», 97,7% des répondants au sondage on dit être «en accord».

Et finalement, à la question «Est-ce que vous considérez important que le Centre offre des activités centrées sur l'écologie, l'éducation, la communauté et la culture?», 91,1% des répondants au sondage ont dit «oui».

Pour la deuxième partie du sondage, nous demandions de mettre en ordre de priorité des activités du Centre. Les résultats donnent donc l’ordre suivant (1 étant la priorité la plus importante) :
  1. Les informations sur les mesures à prendre pour la protection de notre environnement présentées au Centre du Terrain communautaire (51%); 
  2. Les promenades sur de nouveaux sentiers balisés de la forêt du Terrain communautaire (46,6 %); 
  3. La possibilité de faire une pause lors de vos randonnées en vélo (37,7%);
  4. Les renseignements sur l'ensemble des activités culturelles et sportives de la région (37,7%) ;
  5. L'aide pratique qu'il sera possible d'obtenir de la part de la «personne ressource en environnement» au Centre du Terrain communautaire (37,7%);
  6. Les pique-niques que vous pourrez organiser entre amis ou en famille (33,3%).

Le projet d’ensemencement dans le GLSF
Pour nous expliquer les impacts de l’ensemencement de dorés dans le GLSF, nous avions invité Luc Major et Julie Royer du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune à venir nous entretenir sur le sujet. Leur exposé fut très instructif, autant pour les membres que pour la direction. En résumé, le MRNF n’encourage absolument pas l’ensemencement de dorés dans le GLSF, car de nombreuses études nord-américaines sont venues prouver que l’ensemencement subirait un échec dans un lac comme le nôtre (notamment en raison du marnage que subit le GLSF). De plus, l’évaluation de l’impact des ensemencements qui est souvent fait à très court terme donne une fausse impression de succès.


Ce n’est donc pas le moyen privilégié par le MRNF pour rétablir la population «indigène» de dorés qui est déjà en place depuis toujours dans le lac. Au contraire, M. Major nous a même prévenus des dangers d’introduire une population «d’élevage» dans le lac, car ceux-ci pourraient venir remplacer les individus naturels. De plus, l’ensemencement de doré d’élevage peut faire diminuer la taille et/ou l’abondance de doré dans le lac, car on se retrouve avec beaucoup d’individus jeunes et peu de gros poissons plus âgés. La position du MRNF à ce sujet est plutôt d’identifier les causes responsables de la disparition et/ou de la diminution d’une espèce avant de penser à en faire l’ensemencement. Toujours selon le MRNF, l’ensemencement de doré n’est pas un outil adéquat pour améliorer ou soutenir les populations du Québec et qu’en raison de son potentiel délétère sur les populations existantes, son utilisation est même déconseillée.

Suite à cette présentation, la direction de l’ARC a donc présenté sa position sur le projet d’ensemencement :
  • Les membres maintiennent leur appui à l’égard du projet d’ensemencement de l’ARGLSF;
  • Vu l’engagement initial pris par l’ARC, lors de l’AGA 2009, d’appuyer financièrement le projet d’ensemencement, les membres recommandent de débloquer les fonds prévus comme contribution au projet pour l’année 2010 (5$/membre);
  • Les membres recommandent que l’ARGLSF renonce pour l’instant à l’ensemencement du doré et se concentre sur l’ensemencement des espèces recommandées par le MRNF;
  • À défaut de se plier à cette recommandation, l’ARC se donne le droit de ne plus contribuer financièrement au projet d’ensemencement, au cours des quatre années ultérieures du projet (2011-2014);
  • Si l’ARGLSF renonçait, conformément à la recommandation du MRNF, d’ensemencer du doré dans le GLSF et précisait dans quels tributaires du secteur nord du lac elle comptait ensemencer la ou les espèces recommandées par le MRNF, l’ARC renouvellerait alors son engagement à contribuer financièrement au projet, lors des années prévues dans le cadre de ce projet.
Ce qui précède a fait l'objet d'une proposition à l'assemblée des membres présents. La proposition fut acceptée: 51 pour, quatre abstentions.

Prise d’eau de la ville de Thetford Mines dans le GLSF
Normand Baker, porteur du dossier sur la prise d’eau de la ville dans le GLSF, est venu nous faire une résumé de la situation et nous présenter les principales étapes des travaux.
Les travaux de la conduite d'eau de la ville de Thetford Mines

Les principaux travaux autour du GLSF pour la prise d'eau

Conduite d’adduction chemin du Barrage (novembre 2010 à juillet 2011)
Conduite d’adduction Chemin du Lac-à-la-truite (mai 2011 à octobre 2011)
Conduite d’adduction Chemin du Lac Bécancour (novembre 2010 à juillet 2011)

Pour la construction du poste de pompage, voici l’échéancier :
Poste de pompage : 30 jours – novembre 2011
Puits de pompage : 87 jours – août 2011
Fondations du bâtiment : 113 jours – novembre 2011
Construction de la bâtisse du poste de pompage : 2012

Les travaux pour la prise d'eau de la ville de Thetford Mines affectent le Chemin du barrage et sa piste cyclable
Normand nous a aussi mentionné qu’il y aurait beaucoup de travaux qui serait fait cet automne, en octobre et en novembre :
Travaux de la prise d’eau immergée 90 jours – novembre 2011
Installation des pieux (possibilité de bruit) 48 jours – octobre 2011
Installation de la conduite de la prise d’eau 33 jours octobre 2011
Installation de la crépine 2 jours – novembre 2011

Installation septiques
Pour ce dossier, l’ARC appuie les mesures prise par la municipalité pour la protection du lac. En vertu du principe du «pollueur payeur», l’ARC considère qu’il est juste que les propriétaires riverains dont les installations septiques ne sont pas ou plus conformes aux normes actuelles définies par le MDDEP aient le choix entre: rendre leurs installations septiques conformes aux normes définies par le MDDEP ou à titre de compensation définie par la municipalité, se voir privés du vidange annuel gratuit auxquels ils avaient droit antérieurement.

Niveau des eaux du lac
Comme cet important dossier, chapeauté par Donald Carter, n’a pu être abordé lors de l’Assemblée annuelle par manque de temps, je vous présente ici ce dossier plus en détails (avec l’aide des documents fournis par Donald et disponibles sur notre site Internet).
Le barrage Jules-Allard, sur la rivière Saint-François et le GLSF
À la fin de mai et au début de juin, nous avons vécu un épisode de hauts niveaux du lac. Pour une représentation graphique des données de niveaux et de débits au barrage Jules-Allard ainsi que les fiches signalétiques des stations de mesures, nous vous invitons à visiter le site du Centre d’Expertise hydrique du Québec (CEHQ) en cliquant sur les liens suivants :

Niveau d'eau à la station
et
Débit à la station

Si nous nous référons aux documents publiés par le CEHQ, nous notons que le gestionnaire doit, en période estivale, respecter, dans la mesure du possible, les contraintes du tableau suivant.


Si nous considérons les 38 dernières années, les valeurs mensuelles moyennes et médianes, pour la période estivale, sont colligées ci-après. On entend par valeur médiane le niveau intermédiaire au dessous et au dessus duquel se situe un nombre égal de valeurs.

Valeurs moyennes et médianes mensuelles

                     MOIS     Niv. Moyens (m)   Niv. Médian (m)
         Avril                 287,246            287,546
         Mai                  289,316             289,466
         Juin                 289,336             289,386
         Juil.                 289,206             289,276
         Août                289,066             289,156
         Sept.               288,906             288,926

Nous remarquons toutefois qu’au cours des dernières années les niveaux observés ont tendance, suite à différentes demandes, à être légèrement inférieurs aux valeurs à long terme.
Le niveau des eaux du GLSF, un sujet préoccupant
La vie aquatique du lac s’est, au cours des années, établie aux niveaux médians à long terme du plan d’eau. Après leur éclosion, les petits poissons, pour échapper à leurs prédateurs, se cachent dans les plantes aquatiques qui croissent en périphérie du plan d’eau. Si les niveaux sont abaissés, leurs aires de protection disparaissent ainsi que leurs espérances de survie. Il semble donc illogique d’envisager simultanément un abaissement du niveau médian et l’ensemencement du lac. De plus, bien évidemment, l’abaissement des niveaux d’eau occasionne de forts désagréments aux riverains des secteurs peu profonds du lac.

D’autre part, il faut bien réaliser que les dommages aux propriétés privées ne surviennent pas lorsque les eaux sont près des niveaux médians. Ils se produisent lors d’importants rehaussements jumelés à de grands vents.

Il nous apparaît donc équitable et justifié de demander aux gestionnaires du CEHQ de viser, durant la période estivale, dans la mesure du possible, à :
  • Maintenir les niveaux médians du lac à leur valeur à long terme;
  • Atténuer les rehaussements du plan d’eau de sorte que le niveau d’attaque des vagues ne dépasse pas la cote d’inondation.
La difficile réalisation de ces deux objectifs devrait, sans brimer personne, permettre aux petits poissons et à tous les riverains de pleinement profiter du lac.

Priorités de l’ARC pour 2011-2012


Pour terminer l’Assemblée annuelle, après avoir présenté les rapports financiers, l’ARC a exposé ses priorités pour 2011-2012 :

  • Finalisation du projet «Centre du terrain communautaire du Grand lac Saint-François»
  • Adoption d’un protocole d’entente entre le « comité ad hoc » chargé de la gestion du Centre, l’ARC et la municipalité
  • Suivi attentif des conséquences des travaux de la «Prise d’eau de Thetford dans le GLSF» et du passage du trafic lourd sur le Chemin du Barrage. Demandes de réparation et de compensation en collaboration avec la municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine
  • Mises à jour régulières des dossiers présentés sur le site Internet de l’ARC : www.arcglsf.com


L’Assemblée fut levée à midi.

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